Michaël

Ce n’est pas pour moi que cette voix
s’est fait entendre, mais pour vous!

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Celui qui aime sa vie la perd; et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera en vie éternelle.

Ici… que veut dire aimer sa vie et haïr sa vie en ce monde?
Il n’est pas dit « Celui qui aime la vie la perd », mais plutôt « qui aime sa vie la perd»
Il n’est pas dit non plus « celui qui hait la vie en ce monde, la conservera en vie éternelle», mais il est dit « qui hait sa vie en ce monde, la conservera en vie éternelle.»

C’est donc cet amour possessif de notre propre vie qui nous est, pour ainsi dire, mortel… car la vie est don pour être donnée sans cesse, pour circuler librement entre tous les sarments de la Vigne… et si un sarment veut retenir la sève pour lui-même, il se coupe de la source… et meurt.

Donc aimer sa vie au dépend de la vie nous la fait perdre, et haïr sa vie pour l’amour de la vie nous ouvre à la vie éternelle.

Nul ne peut entrer dans la vie de Jésus sans le suivre dans ce renoncement à soi-même… sans accepter de porter cette croix qui en fait nous guérit de notre repli mortel… et nous ouvre à Son Amour infini.

Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!

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Hosanna! Oui… « Sauve-nous, je t’en prie! » Hosanna! Toi Jésus, le Dieu incarné, le Dieu qui sauve! Hosanna! « Sauve maintenant! »

Et puissions-nous, chacun de nous, en humble petit âne, te porter sur ce chemin… Toi, Jésus, qui nous a dit : «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Matthieu 11, 28-30)

Laisse-la!

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En chacun de nous, il y a une partie que Jésus rappelle à la vie, dès maintenant, ici sur cette terre, et c’est notre partie Lazare; cette partie – lorsque qu’elle répond à l’appel de sortir hors du tombeau – est celle-là qui est déjà invitée à se nourrir à la même table que Jésus. Il y a aussi notre partie Marthe, appelée à se donner pleinement au service de Jésus. Puis il y a encore notre partie Marie,  plus intérieure, qui elle est appelée à communier en cœur à Cœur avec Jésus… par l’écoute et l’Adoration. Ces trois parties sont appelées en chacun de nous à vivre entièrement de la Vie de Jésus… pour nous réveiller nous-mêmes enfant vivant du Père… par Son Fils… en Son Esprit.

Malheureusement il y a aussi en nous cette partie Judas qui sournoisement continue à calculer la balance des gains et des pertes au niveau individuel, soupesant le pour et le contre de Jésus, ramenant pour son propre intérêt ce qui est donné pour tous… puis il y a ce grand nombre de toutes les petites parties curieuses qui veulent juste voir sans trop se sentir concernées, sans trop s’impliquer, sans trop se donner…

Ôtez la pierre

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Oui Seigneur, commande nous – comme à Lazare – de sortir de notre tombeau et d’être déliés et libérés de nos liens de mort qui nous attachent encore. Nous t’en prions!

Et Jésus pleura

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Les deux sœurs, Marthe et Marie, l’une après l’autre, disent les mêmes mots à Jésus :

« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. »

C’est clair! On ne peut mourir tant que la vie est présente. Mais alors, pourquoi, pourquoi celui qui est la vie, selon ses propres mots…

« Je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra;
et quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais. »

…pourquoi celui qui donne vie à notre vie n’est-il pas là, présent en tout temps et en tout lieu?

Parce que nous ne pouvons totalement recevoir Sa Vie tant que nous ne sommes pas totalement morts à nous-mêmes, tant que nous refusons de renoncer à nous-mêmes. Nous ne pouvons à la fois être intégrés à Son Corps Vivant, tout en nous refermant sur nous-mêmes, nous voulant pour nous-mêmes, par nous-mêmes, en nous-mêmes, avec nous-mêmes…

Nous ne pouvons être à la fois en communion avec Lui et séparés de Lui.

Et non seulement a-t-il fallu que Lazare soit au tombeau avant d’être rappelé à la vie, mais Jésus Lui-même, en acceptant de prendre notre condition humaine, accomplit ce même chemin jusqu’au tombeau avant d’entrer Lui-même dans sa Résurrection… sauf que Lui n’accomplit pas ce chemin pour lui-même mais pour nous tous. Sa vie, personne ne la lui prend,  il la donne… afin que nous, en Lui, par Lui et avec Lui, nous puissions nous retourner, nous donner nous-mêmes, et ainsi entrer dans Sa Vie, nous qui avions perdu vie.

« Crois-tu cela? »

Seigneur, celui que tu aimes est malade

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« Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur Marie, et Lazare. »

Qui sont ceux-là dont il est dit que Jésus les aime? Je crois qu’ils sont ceux-là qui se sont ouverts à Son Amour… car bien que Jésus soit là pour l’humanité entière, offrant Son Amour à tous sans exception, tous ne lui ouvrent pas cœur, et beaucoup au nom de la liberté se détournent de Son Amour.

Et pour tous ceux-là qui – comme Marthe, Marie et Lazare – disent oui à Son Amour, est-il possible que ce que Jésus dit à propos de la maladie de Lazare…

« Cette maladie ne conduit pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. »

… soit vérité pour toutes  maladies, lorsqu’avec confiance on s’ouvre en Son Amour? Est-il possible que par notre oui inconditionnel à Son Amour,  le Fils en soit glorifié… bien que de manière différente selon la vocation propre à chacun? Non pas qu’il faille être malade pour qu’Il soit glorifié, mais plutôt que toute chose remise entre Ses mains avec confiance et obéissance devienne passage de la mort à la Vie, du tombeau à la Lumière… et que ce que Jésus a réalisé aux yeux de tous avec Lazare, témoigne en fait de ce que Jésus réalise en chacun de nous – même si d’une façon souvent plus discrète – dès l’instant de notre « Oui Marial » ?

Mes brebis écoutent ma voix

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Pourquoi est-ce si difficile d’accepter que Jésus soit le messie… pourtant tant attendu?

Est-ce parce que l’on veut bien l’attendre mais non pas qu’Il advienne réellement dans l’incarnation de notre monde tangible?

Il semble que ce soit plus facile d’accepter que Jésus soit le symbole de l’incarnation de Dieu en chacun de nous,  que d’accepter qu’Il soit une personne réelle qui se dise Fils du Dieu Vivant …

Beaucoup aujourd’hui sont prêts à accepter ses paroles à condition de les mettre au rang des philosophies, de la sagesse et du symbolisme universel. Mais que Jésus soit une personne qui ne soit pas seulement un grand maitre ou un grand sage…?

Pourquoi les paroles de Jésus nous paraissent scandaleuses? Peut-être parce notre mental s’est bâti un monde à sa mesure afin de pouvoir le gérer tant bien que mal… et peu importe que dans ce monde il place un  Dieu, un demi dieu, des dieux ou pas de Dieu du tout, le mental se veut maître à bord. Et dans ce monde mentalisé, Jésus par sa démesure vient mettre le feu.

C’est donc quelque peu dérangeant… sauf pour ceux-là qui n’ont rien à perdre, soit parce qu’ils ont déjà tout perdu, soit parce qu’ils sont trop perdus eux-mêmes, trop petits, trop pauvres, trop malades…

Je ne peux absolument pas toucher la vérité que Jésus vient révéler tant que je ne change pas de regard, tant que je ne me retourne pas en moi-même.

Lorsque je quitte mon regard mentalisé pour suivre Jésus là où il est vraiment, au risque de devenir la risée de mon propre mental, je reçois effectivement l’Esprit de vérité qu’il a promis à ceux qui quittent tout pour le suivre.

Mais si je ne réponds pas à son appel de le suivre dans ce qui semble folie aux yeux du monde, je perds peu à peu vie… et si je dévie ses paroles pour les mettre au rang de la sagesse, elles ne sont plus paroles de vie éternelle, elles ne transcendent plus, n’annoncent plus la bonne nouvelle, ne sont plus Amour Transfigurateur, ne me sauvent plus du gouffre insondable du repli sur soi.

Est-ce que je fais foi comme l’enfant qui ouvre son cœur au Dieu Incarné, ou est-ce que je préfère me garder à hauteur de sages et de savants en refusant celui qui se révèle aux tout  petits?

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Je suis la porte

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Jésus est véritablement ce bon pasteur qui appelle chacune de ses brebis par son nom, et ses brebis reconnaissent le son de sa voix… et elles le suivent. Il est aussi la porte (et le portier) qui ouvre à la vie en abondance.

Lorsque nous unissons notre vie à la sienne, que nous communions à son corps, que nous œuvrons à sa vigne, en Lui, par Lui et avec Lui, nous devenons aussi porte,  portier, et berger… tout en continuant à faire partie de ses brebis :
porte, pour lui ouvrir tout grand notre cœur pour qu’Il puisse agir en nous, par nous et avec nous;
portier, pour que nous veillons sans cesse à maintenir cette porte ouverte;
berger, lorsque par Lui nous entrons dans l’enclos des brebis, nous mettant au service du plus petit, du plus faible, du plus vulnérable;
brebis, parce que Lui seul nous appelle par notre nom, lui seul nous fait sortir de notre enclos, lui seul nous nourris de cette vie en abondance… mais pour cela il nous faut lui ouvrir la porte, car Il entre seulement par la porte ouverte et non comme un voleur.

Nous ne pouvons entrer que par Lui, alors que Lui entre par chacun de nous, en notre Oui Marial… et nous ne pouvons maintenir la porte ouverte que par Lui… par la prière en Son Nom, par l’ouverture en Son Corps en chaque corps, par la pratique de Son Œuvre en chaque œuvre… sans cesse.

On ne peut pas – je le sais parce que j’ai déjà essayé – lui crier « Viens, entre! » sans être soi-même là, présent, maintenant la porte ouverte… pas plus qu’on ne peut ouvrir la porte une fois pour toute. Lorsqu’on cesse de la maintenir ouverte, elle se ferme sous la pression des vents contraires.

La porte est au cœur, elle est Amour… puisque Lui, l’Amour Incarné, est La Porte. Celui qui au lieu d’entrer par la porte escalade à un autre endroit, celui-là cherche à mener les brebis par le haut, par la tête… et là se trouve ce voleur qui « ne vient que pour voler, égorger et détruire »… contrairement au bon pasteur qui « donne sa vie pour ses brebis. »

Tu le vois; celui qui te parle, c’est lui

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Alors Jésus dit : « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »

Ce jugement pour lequel Jésus est venu dans le monde, je le reconnais comme une compassion infinie qui vient guérir… et non pas comme une sentence qui vient punir. Enfant du Dieu Amour, Il vient pour nous sortir de l’ombre, pour ouvrir les yeux de tous ceux qui se reconnaissent aveugles.

Mais pour ceux-là qui continuent à affirmer voir clairement, et cela malgré Sa Lumière qui vient nous révéler notre cécité, il n’y a pas d’ouverture à la véritable guérison. Il est alors évident que c’est celui qui croit voir qui est aussi celui qui devient véritablement aveugle, c’est-à-dire non plus seulement par ignorance… mais par rejet de Sa Lumière.

Et en ce sens, c’est par Jésus – Lumière du monde – que celui qui prétend voir clair devient aveugle, non pas à cause d’une punition qui serait imposé par Jésus lui-même, mais tout simplement parce que celui qui librement refuse Sa Lumière se retrouve encore plus dans le noir, encore plus aveugle.

Des Pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Sommes-nous, nous aussi des aveugles? »
Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez point de péché; mais vous dites : ‘Nous voyons!’ Votre péché demeure.

Ni lui, ni ses parents n’ont péché

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L’Amour guérit… de par son incarnation, et c’est tellement vrai… que même si Jésus, en tant qu’Incarnation de l’Amour, n’aurait qu’un seul mot à dire pour que l’aveugle soit guérit, là, au lieu de dire son mot, il le crache à terre pour l’incarner… en en faisant de la boue qu’il étale sur les yeux de l’aveugle… et quand il lui dit d’aller se laver dans la piscine de Siloé (qui veut dire « Envoyé »), c’est comme s’il lui dit qu’il ne peut se laver de ce qui l’empêche de voir qu’en l’Envoyé de Dieu lui-même, en cette incarnation vivante de l’amour de Dieu.

Serait-ce aussi que notre regard à tous ne peut être lavé qu’en Jésus lui-même, lui, l’Envoyé, lui, le Fils, lui, la lumière du monde?

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Je suis la lumière du monde

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Dans ce passage, Jésus affirme de nouveau qu’il ne juge personne…

« Vous, vous jugez selon la chair; moi, je ne juge personne. »

…mais tout de suite après, il ajoute :

« Et si je juge, mon jugement est véridique, car je ne suis pas seul;  mais il y a moi, et le Père qui m’a envoyé. »

Il juge ou il ne juge pas?

Pourquoi cette contradiction apparente…sinon pour insister sur le fait, notamment, qu’il y a jugement et jugement. Il y a le jugement du monde, et en ce sens Jésus ne juge personne… et il y a le jugement de Dieu – Amour remis entre les mains du Fils.

Le monde juge « selon la chair », c’est-à-dire selon le péché hérité au travers de cette chair corrompue, divisée par notre détournement de Dieu.

Jésus, Lui, ne juge pas selon cette séparation originelle… puisqu’il juge en communion avec le Père qui l’a envoyé. Aussi son jugement est véridique.

Il y a un jugement né de la division qui en nous ne cesse de nous « couper » encore et encore du fait que nous sommes effectivement devenus « coupable » en perdant notre intégrité originelle… et il y a le jugement de Dieu qui nous guérit de toute culpabilité, de toute « coupabilité », de toute division, de toute séparation. C’est alors un jugement qui nous ramène à notre conscience véritable d’être unique et uni, non séparé et non confondu, dans cet amour-vérité qui nous recrée en notre intégrité non « coupable ».

Il y a un jugement qui tue et il y a un jugement qui sauve.

Le jugement du monde tue car il est un jugement de séparation, nourrit au fruit volé à l’Arbre de la Connaissance (c’est-à-dire accaparé pour soi-même) qui fait chuter l’homme dans la dualité du bien et du mal… et dans la mort.

Le jugement du Fils sauve car il est un jugement de communion, redonnant accès à l’Arbre de Vie… par l’Arbre de la Croix. Jésus par sa Croix réunit en Son Corps ce qui avait été séparé par le détournement de l’Amour.

« Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

Où sont ceux qui t’accusent ?

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« Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre. »

Il me semble que cette parole résonne en moi depuis toujours, comme une évidence, disant parfaitement ce qu’elle a à dire… que l’on soit croyant ou non.

Car alors qui peut jeter cette première pierre à qui que ce soit?

« Ayant entendu cette parole, ils se retirèrent l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés, de sorte que Jésus resta seul avec la femme qui était toujours là, au milieu. »

Et effectivement les plus âgés, ceux qui ont eu le temps de se connaître un peu… se retirent les premiers.

Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. »

Il m’a toujours semblé évident aussi que Jésus ne condamne pas non plus cette femme surprise en adultère… puisque le Dieu tout Amour ne peut condamner.

Là où ce n’était pas évident, pour moi, c’est lorsque Jésus lui dit :

« Va, et désormais ne pèche plus. »

C’était comme si ces paroles gâchaient ce qui précédait. J’aurais préféré que Jésus lui dise : « Va, et peu importe tes péchés, tu ne seras jamais coupé de Mon Amour qui est plus fort que tout, tellement fort, en fait, que le péché n’existe même pas! » J’aurais probablement voulu qu’en nous libérant de tout jugement, Jésus nous libère aussi de la notion de péché… qui me paraissait être une petite morale sans rapport avec la vraie vie, avec la vraie de vraie vérité…

…jusqu’à ce qu’il me révèle que Son Amour est en fait tellement grand qu’Il nous veut libre, tellement libre qu’il nous donne même la possibilité de lui dire non…

…jusqu’à ce qu’Il me fasse découvrir peu à peu que ce sont ces péchés – pour moi souvent insignifiants –  qui nous détournent de Son Amour, et non Lui de nous à cause de nos péchés…

…jusqu’à ce qu’Il me fasse comprendre que ce que l’on appelle péché est tout ce qui, en nous refermant sur nous-mêmes, nous referme en fait à Sa Vie, à Sa Lumière, à Son Amour.

Et puis il y a le mystère de son tracé sur le sol…

« Mais Jésus, s’étant baissé, traçait sur la terre des traits avec son doigt. »

Il se baisse, se relève, se rebaisse …

« Et s’étant baissé de nouveau, il se remit à tracer des traits sur la terre. »

… et se relève encore. Beaucoup a été dit et beaucoup peut encore être dit sur ce mystère… mais au-delà des mots, il me semble que ces gestes de Jésus parlent directement, effectivement… nous ouvrant le cœur à partir duquel il peut alors nous relever.

Est-ce que son tracé sur notre terre ouvre en nous ce qui s’était refermé, durci… et à partir du plus bas, du plus humble, nous relève…  nous redonnant notre verticalité perdue?

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Ne jugez point sur l’apparence

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Qui étaient ces frères qui ne croyaient pas en Jésus… sinon ceux-là qui ne sont frères que par le monde extérieur, qui ne se sont pas convertis, qui ne se sont pas retournés de l’intérieur pour ouvrir leur cœur à Sa Vérité… à Son Royaume… lequel sans être de ce monde est au cœur de ce monde.

Le « monde » n’haït que ce qui va à l’encontre de ses propres tendances du moment…

L’enseignement de Jésus ne vient pas de la sagesse de ce monde ni même de ses propres lumières… mais de sa totale obéissance à la volonté de Dieu,  pour la seule gloire de Dieu, pour l’unique vérité de Dieu… dont l’Amour unit sans confondre.

Ne me laisse pas me retirer…

(Lire l’extrait Celui qui mange de ce pain vivra  auquel ce commentaire réfère) 

S’il te plait, que j’accepte ce pain offert – ton corps donné – pour vivre par toi comme toi tu vis par le Père… éternellement.

Ne me laisse pas me retirer moi aussi, je t’en prie… devant ces paroles qui nous confrontent. Je sais que nous ne pouvons aller vers toi de nous-mêmes, alors je t’en prie, que le Père nous donne d’aller vers toi! Parce que comme le dit si bien Simon-Pierre :

« Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle.

Oui, tes paroles sont vraiment Esprit et Vie… car lorsque, refermé sur moi-même, je rejette tes paroles, voilà que je ne vis plus. Je vis et pourtant je ne vis plus. Je vis et pourtant mieux vaudrait pour moi être mort. Je vis et pourtant la mort m’habite, me rongeant de l’intérieur.

Corps de notre corps, vie de notre vie

(Lire l’extrait Et le pain que je donnerai, c’est ma chair auquel ce commentaire réfère) 

Ici le mystère atteint cette pleine démesure qui force l’ouverture du regard intérieur, car sans ce regard du cœur, nous ne pouvons que rejeter cette parole… comme l’ont fait beaucoup de ceux-là qui l’ont écoutée pour la première fois de la bouche même de Jésus.

Et pourtant, d’une certaine façon, il y a là une logique indéniable… mais probablement trop simple et limpide pour l’enchevêtrement brumeux de notre mental. Car quoi de plus simple que de « prendre » Jésus à l’intérieur de nous pour qu’il devienne véritablement corps de notre corps, vie de notre vie?

En nous ouvrant à la communion de son corps et de son sang, sous la forme de pain et de vin, Jésus nous ouvre à la réintégration de sa vigne dont la sève est cette vie qui circule librement entre tous les sarments, vigne dont les fruits donnent le vin… comme son sang donné… en vin… afin que toutes choses se manifestent selon sa vérité.

Et pourtant le mystère demeure entier, peu importe les diverses révélations qui par grâce nous en sont offertes… car ce mystère est garant de notre humilité, de notre communion totale, sans divisions ni morcellements, sans séparations… et sans confusion.

Un mystère infini

(Lire l’extrait Je suis le pain de vie auquel ce commentaire réfère) 

On pourrait discourir longuement sur ce passage d’Évangile et en particulier sur ce verset :

Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. »

On peut faire le parallèle avec l’Eucharistie ou avec Sa Parole elle-même qui est nourriture, pain de vie auquel nous sommes tous appelés à communier… et pourtant cela ne nous dit pas grand-chose de ce mystère infini… parce qu’il y a là un réel mystère qui ne peut être disséqué, analysé saisi…

Je crois vraiment que c’est en acceptant ce mystère comme un tout indivisible, à prendre en soi, que l’on peut communier pleinement en son amour, lui permettant ainsi d’Agir en nous, de nous ouvrir à sa pleine dimension, c’est-à-dire à sa démesure, à son infinitude, à son éternité.

Cela dit, de ce mystère se révèlent sans cesse de nombreuses lumières qui nourrissent l’intellect, l’âme et le corps… un peu comme les rayons du soleil vivifient, éclairent et réchauffent… sans que le soleil lui-même se laisse saisir.

« Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas. »

Et pourquoi est-ce que nous ne croyons pas… sinon parce que nous refusons ce qui ne peut se réduire à notre compréhension mentale limitée? Le mystère – en son sens premier – est une réalité inaccessible à la seule raison et objet d’une révélation. Pour cela le Royaume est plus facilement ouvert aux tout petits qui ouvrent naturellement leur cœur au mystère divin… comme Marie. Lorsque l’on cherche à soumettre ce mystère à la vérification rationnelle, il nous échappe totalement… et nous ne pouvons même plus communier avec lui… ni en recevoir la vie.

« Car la volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

C’est moi, ne crains pas!

(Lire l’extrait Lève-toi, ils virent Jésus marchant sur la mer auquel ce commentaire réfère) 

Tout à fait personnellement cette fois, ce passage d’évangile évoque en moi le fait maintes fois vérifié que lorsque Jésus n’est pas dans ma vie, cette vie prend allure de mer à traverser, agitée, houleuse, démontée… par grand vent et nuit noire.

Jésus peut alors m’apparaître au loin comme une illusion fantomatique plutôt que comme un être vivant bien incarné… et là c’est la peur qui règne en maître et seigneur, ridiculisant la naïveté des petits qui donne réalité tangible à ce qui n’est au mieux qu’une belle philosophie, un idéal ou un symbole pour l’âme.

Mais si je choisis de faire confiance en sa parole malgré mes craintes et mes doutes, de faire foi en son amour, contre vents et marées, alors voilà que dans sa grande miséricorde il me rejoint et me parle directement, me disant : « C’est moi, ne crains pas! C’est vraiment moi, je suis réellement celui que ton regard d’enfant a reconnu, celui que ton cœur affirme, celui qui donne Vie à ta vie…»

Il se fait alors un grand calme… et en moi s’ouvre une place pour l’accueillir… et voilà que je suis déjà là où j’allais… et c’est le matin.

Ce qu’il donne, loin de diminuer, augmente…

(Lire l’extrait Lève-toi, Où achèterons-nous du pain?  auquel ce commentaire réfère) 

Lorsque l’on veut guérir, on suit Jésus, lui qui est venu pour guérir les malades… car lui seul guérit véritablement… en profondeur.

Mais veut-on de cette réelle guérison… totale?

De la même manière, lorsque l’on veut être rassasié, on recherche la communion avec Jésus, car lui seul est cette vie-amour-lumière incarnée qui comble en réunissant.

Mais encore là, est-ce que l’on aspire vraiment à cette communion qui guérit de tout désir de posséder et appelle à se donner soi-même… jusqu’à donner ce que l’on n’avait pas?

En partageant, Jésus ne divise pas, il multiplie. Ce qu’il donne, loin de diminuer, augmente… mais lorsque l’on voudrait bien « horizontaliser » Jésus et son don pour satisfaire nos désirs égocentriques, pour faire de Jésus le roi de ce « monde » – monde de consommation plutôt que monde de communion, voilà  que Jésus disparait au yeux du monde… car son royaume n’est pas de ce monde, bien qu’il soit au cœur de ce monde, ici et maintenant.

Sa voix est vie qui donne Vie

(Lire l’extrait Lève-toi, En vérité, en vérité, je vous le dis…  auquel ce commentaire réfère) 

En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle, et n’encourt point la condamnation, mais il est passé de la mort à la vie.

En adhérant au Fils, il n’y a plus de division, plus de séparation, plus de scission entre ciel et terre… entre vie et Vie.

En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront.

Oui, ceux qui entendront sa voix vivront, car sa voix – verbe incarné – s’incarne jusque dans la mort… et sa voix est vie qui donne Vie.

Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même;

Le don du Père est total; il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… et cette vie que le Fils reçoit du Père, il la donne à son tour… totalement… à qui lui ouvre la porte.

Ne vous en étonnez pas; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix.

Le Fils s’incarne réellement et profondément jusqu’à descendre dans l’enfermement de nos tombeaux, au cœur de nos enfers…

Et vous n’avez point sa parole demeurant en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé.

Pour que la parole du Père demeure en nous, il faut d’abord qu’elle s’incarne parmi nous, au milieu de nous, en nous, et que nous l’accueillons pleinement, Lui, Son Verbe Incarné.

Mais je vous connais, je sais que vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu.

Car comment avoir en nous l’amour de Dieu sans le recevoir, Lui, l’Amour Incarné du Père?

Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; qu’un autre vienne en son propre nom, et vous le recevrez.

Car on accueille plus facilement l’amour conditionnel et éphémère qui vient des hommes que l’Amour infini qui vient du Père.

Le Fils ne peut rien faire de lui-même

(Lire l’extrait Lève-toi,  Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père auquel ce commentaire réfère) 

« En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que fait le Père, le Fils aussi le fait pareillement. »

Le Fils n’est pas séparé du Père, bien que pas non plus confondu avec lui…

« Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, qui vous jetteront dans l’étonnement. »

C’est le Père qui engendre le Fils et non l’inverse, ce qui fait que tout ce que fait le Fils a son origine dans le Père tout puissant…

« Car comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, aussi le Fils donne la vie à qui il veut. »

Et tout ce que le Père fait, le Fils peut donc aussi le faire…

« Le Père lui-même ne juge personne, mais il a donné au Fils le jugement tout entier, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. »

Le Père a aussi toute liberté de donner fonction entière au Fils… et si le Père donne le jugement tout entier au Fils, c’est parce qu’en Lui-même, en tant que Père, Il ne juge personne, tous faisant partie intégrante de Son Amour infini et inconditionnel… mais en Son Fils le jugement est donné afin de sortir le monde de son inconscience, de sa confusion et de son mensonge. Et en ce sens le Fils devient effectivement signe de division :

« Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. » (Luc 2, 34)
« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division.» (Luc 12, 51)

Le jugement du Fils est signe de division en ce sens qu’Il dénonce la division qui est dans le monde; Sa Lumière éclaire les zones d’ombre, Sa Vérité confronte le mensonge et Son Amour révèle le non amour.

L’Amour s’incarne dans le monde afin que le monde devienne, en ce Fils de Dieu, par Lui et avec Lui, enfants de Dieu à part entière, non plus seulement partie de Dieu comme une étincelle fait partie du feu, mais enfants véritables… et en cela héritier du Père qui est Vie, Amour, Lumière… conscience pleinement éveillée.
Tous sont alors appelés à honorer le Fils en cette Vérité absolue du jugement qu’Il a reçu du Père.

« Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé. »

l’Amour qui relève

(Lire l’extrait Lève-toi, prends ton grabat et marche auquel ce commentaire réfère) 

La guérison dans la piscine dont il est question ici n’est pas en contradiction avec l’Esprit de Dieu (puisqu’il est dit que c’est un ange du Seigneur qui œuvre)… mais elle semble impersonnelle, étant offerte à qui saura en saisir l’occasion, entrainant même une sorte de compétition… (?)

Jésus, au contraire, ouvre lien de personne à personne… dans une relation d’amour incarnée qui transcende notre monde naturel. Cela ne veut pas dire que la providence du Seigneur ne peut guérir au travers de moyens intermédiaires offerts au monde… comme par cette piscine de Jérusalem. Cependant lorsque c’est Jésus qui guérit, l’être en est transcendé à tous les niveaux… ce qui n’enlève en rien le libre arbitre et d’ailleurs, avant d’agir, Jésus demande au malade s’il veut être guéri… non pas d’une guérison par des moyens prévisibles offerts à notre portée, mais d’une guérison qui transcende et redresse. Et par après la personne guérie reste toujours libre de se détourner de Jésus…

 » Lève-toi, prends ton grabat et marche. »

Pourquoi cette parole que l’on retrouve ailleurs dans l’Évangile?

Justement parce que l’Amour qui guérit est Verbe Incarné qui relève, redresse, redonne verticale :

« Lève-toi »

Jésus nous convie aussi à ne pas délaisser – et même à embrasser – notre partie horizontale, notre « grabat » qui nous tenait « allongés » :

« Prends ton grabat »

Autrement dit, il nous demande de « porter notre croix »…

…puis Il nous envoie en avant, en Son Œuvre… en Son Nom :

« Et marche! »

Va, répond Jésus, ton enfant est plein de vie

(Lire l’extrait Va, ton enfant est plein de vie auquel ce commentaire réfère)   

…Jésus avait déclaré lui-même qu’un prophète n’est point honoré dans sa patrie.

Sauf que nous sommes tous la patrie de Jésus… ce qui veut dire que souvent… trop souvent… Jésus n’est pas honoré en nous…

Et lorsque nous l’accueillons tout de même, ce n’est pas tant pour Lui-même que pour ce qu’il fait…

Lorsqu’il fut arrivé en Galilée, les Galiléens l’accueillirent, ayant vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête;

« Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez point. »

Mais l’enfant se meurt… partout… si nous n’en appelons au Vivant qui seul donne et redonne vie véritable.

« Seigneur, viens avant que mon enfant ne meure »

Alors Jésus répond à cet appel… car il est venu pour donner Vie à ce qui se meurt.

« Va, répond Jésus, ton enfant est plein de vie. »

Grâce à la foi de la Samaritaine…

(Lire l’extrait Je le suis, moi qui vous parle auquel ce commentaire réfère)   

Grâce à la foi de la Samaritaine…

« Je sais que le Messie (celui qu’on appelle Christ) va venir; lorsqu’il sera venu, il nous instruira de toutes choses. »

…Jésus peut se révéler lui-même :

 » Je le suis, moi qui te parle. »

 

Grâce à la foi de la Samaritaine…

La femme, alors, laissant là sa cruche, s’en alla dans la ville, et dit aux habitants: « Venez voir un homme qui m’a dit ce que j’ai fait; ne serait-ce point le Christ? »

… Jésus est accueilli par beaucoup d’autres :

Les Samaritains étant donc venus vers lui, le prièrent de rester chez eux, et il y demeura deux jours.

 

Grâce à la foi de la Samaritaine…

Or, beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus sur la parole de la femme qui avait rendu ce témoignage: « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »

…Jésus peut être entendu de beaucoup d’autres : 

Et un plus grand nombre crurent en lui pour l’avoir entendu lui-même.

Et ils disaient à la femme: « Maintenant ce n’est plus à cause de ce que vous avez dit que nous croyons; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. »

Grâce à la foi de la Samaritaine…

…beaucoup de personnes à travers les siècles ont ouvert cœur à cette foi qui déplace les montagnes.

Adorer Dieu en esprit et en vérité

(Lire l’extrait L’adorer en esprit et en vérité auquel ce commentaire réfère)   

Ce qui me réjouit avec la Samaritaine (comme d’ailleurs avec Nicodème), c’est ce lien intime de personne à personne que Jésus établit avec elle…  (bien qu’elle ne fasse même pas partie – à priori – de « son monde »)

Avec la Samaritaine, le Christ ouvre la porte à tous et à chacun en particulier. Pour celui qui ouvre cœur, Jésus se révèle Christ, Verbe Incarné, en révélant l’Esprit et la Vérité.

« Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. »

Que veut dire adorer Dieu en esprit et en vérité?  Je crois que nous sommes tous appelés à l’adorer selon Son Esprit et Sa Vérité, selon Son Esprit qui est tout Amour et Sa Vérité qui est – si l’on peut dire ainsi – Son Amour Incarné!  Dieu est Amour et son Fils –  Don Incarné – est Sa Vérité.

Est-il possible d’adorer le Père si ce n’est en Son Esprit Saint et en Son Fils Jésus-Christ… membres de Sa Divine Trinité?

Je sais qu’on peut comprendre autrement « en esprit et en vérité» mais alors on entre facilement dans le dualisme corps – esprit, et on sort par le fait même de Son Amour… et de Sa Vérité!

Amour et Vérité sont inséparables. L’Amour ne peut être sans vérité… et la Vérité est mensonge sans l’amour.

Oui, Dieu est Esprit, mais en ce sens qu’il est Amour … et qu’on ne peut l’aimer sans aimer aussi son prochain et toute Sa Création; On ne peut l’adorer dans la division et la séparation… ni d’ailleurs dans la confusion qui donne une fausse impression d’unité en confondant toutes choses en un amalgame informe. Fusion n’est pas Amour… et inconscience n’est ni  Esprit ni Vérité.

C’est comme si avec la Samaritaine, Jésus nous dit : « Tu ne peux Aimer de toi-même, en toi-même, par toi-même, avec toi-même, pour toi-même… »

Raviver ma foi en la prière

(Lire l’extrait Donnez-moi à boire auquel ce commentaire réfère)   

« Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura plus jamais soif; 

Au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant en vie éternelle. »

Ces deux versets ont depuis longtemps le don de raviver ma foi en la prière qui puise à cette eau vive que Jésus nous donne, eau qui devient effectivement source jaillissante en vie éternelle.

Mon petit témoignage sur ces paroles de Jésus à la Samaritaine est très court… cédant en cela temps et espace à la pratique de la prière qui, elle, plonge dans l’éternité de cette source jaillissante.

La voie du tout petit

(Lire l’extrait Il faut qu’il croisse et que je diminue auquel ce commentaire réfère)   

Voilà que… et Jésus… et Jean… baptisent chacun de leur côté, et les disciples de Jean s’inquiètent que tous vont à Jésus… mais Jean continue de rendre témoignage à celui qui reçoit l’Esprit sans mesure, à celui-là qui est le Fils. Le prophète, qui lui n’est pas le Fils, atteste : Il faut qu’il croisse et que je diminue.

Beaucoup a été dit sur cette phrase, comme par exemple :

« Le petit moi, l’ego, doit diminuer pour que le Soi grandisse »

Mais… est-ce que Jean personnifie vraiment cet ego appelé à diminuer, Jean qui a renoncé au monde, qui vit dans le désert dans le jeun et la prière… préparant le chemin pour un autre?

Un autre exemple… dans un même ordre d’idées :

« La tête, le mental, doit diminuer pour que le Fils qui est la vraie tête du corps puisse régner sans interférence »

Mais encore là, est-ce que Jean est à l’image de ce mental appelé à diminuer, Jean qui a eu la tête coupée… alors qu’il l’avait déjà remise à Dieu depuis longtemps…?

Alors… qui diminue pour qu’Il croisse?

Ne serait-ce pas tout simplement que celui qui prépare le chemin, qui annonce, cède la place à l’annoncé?

Jean, dernier prophète de l’ancienne Alliance (laquelle n’a cessé d’annoncer le Messie),  est venu pour faire la transition avec la nouvelle Alliance, puis lorsque sa mission est accomplie, il s’efface en tant que maître de l’ancien pour se donner lui-même au Nouveau… et tout en continuant à témoigner du Fils, Jean – en sa fonction de prophète – diminue tranquillement au fur et à mesure de la croissance de Celui-là qui est le Christ.

Jean, né de  parents très âgés… redonne fécondité à l’ancien en ouvrant la voie à Celui qui donne Vie…

Jésus, né d’une toute jeune fille… de Père Éternel, est ce Vivant éternellement nouveau…

Jean baptise pour laver de l’ancienne vie mortelle…

Jésus baptise pour faire renaître à la Vie Nouvelle et Éternelle…

Jean est issu de la Loi au travers d’une lignée de pères…

Jésus est issu de l’Amour au travers de l’unique vierge faite mère…

La tradition a fait naître Jean le baptiste le 24 juin, juste après le solstice d’été, là où la lumière du jour commence à décliner… et 6 mois plus tard (selon l’évangile de Luc) est alors célébrée la naissance de Jésus, juste après le solstice d’hiver, là où la lumière recommence à croître.

Alors… qui au milieu de nous est cette voix ou voie qui prépare et annonce la venue du Verbe Incarné, et quand il Le trouve… est appelé à diminuer?

Pour moi, c’est la voix des grands maîtres, des sages, des justes, des prophètes et des savants qui est appelé à diminuer… alors que la voie du tout petit, de l’Amour Incarné, de l’humble pécheur, de la grâce et de la croix… est appelé à croître.

J’ai toujours eu beaucoup de sympathie pour Nicodème…

(Lire l’extrait Tu ne sais d’où il vient, ni où il va auquel ce commentaire réfère)   

Peut-être que je me sentais un peu comme lui, attiré par Jésus, voulant le connaître, lui poser des questions… mais sans que l’on me voit. Je voulais « croire » mais je ne voulais pas être étiqueté comme croyant ou crédule; ayant peur d’être ridiculisé aux yeux du monde, je ne voulais pas être associé à lui… ni de près ni de loin.

Mais je crois bien que ce qui me plaisait le plus avec Nicodème, ce sont les paroles de Jésus… et pas seulement les paroles en tant que telles mais un style de langage intérieur, universel… comme avec la samaritaine.

« En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

J’aime décidément tout ce qui témoigne de l’Esprit… dont l’Annonciation, l’Incarnation, le baptême, la transfiguration,  la Pentecôte, les guérisons, la prière…

« Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va: ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. »

Pour cela il est difficile de parler de l’Esprit… mais on peut le vivre et en être transfiguré.

Si vous ne croyez pas quand je vous parle des choses qui sont sur la terre, comment croirez-vous si je viens à vous parler de celles qui sont dans le ciel?

On ne peut adhérer réellement à ce qui est dans le ciel sans croire à la transcendance de Dieu sur la terre.  « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »

Et nul n’est monté au ciel si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel.

Il s’est incarné dans notre matière, dans notre temps, sans quitter sa présence dans l’éternité. Il est venu sur terre tout en étant dans le ciel… et il y est remonté tout en étant encore sur terre, intimement lié à notre chair… à jamais!

Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé,

Afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

L’Ange – Lucifer – en refusant l’autorité de Dieu, ne peut rester enligné avec Lui et perd sa propre verticalité… et se retrouve serpent rampant.

L’Homme en se laissant séduire par ce « serpent » refuse donc aussi l’obéissance à Dieu et sa verticalité… et chute dans un monde aplati… cyclique… mortel.  Du fait de son corps, l’homme, dès sa chute, devient mortel…  mais c’est aussi par ce corps mortel qu’il est maintenant ouvert  à la rédemption.

Commence alors le long chemin du retournement, véritable libération de la domination de celui qui veut être Dieu à la place de Dieu.

Lorsque le peuple juif est sorti d’Égypte conduit par Moïse, il ne peut s’empêcher de se plaindre malgré les différents miracles qui ont permis son évasion :

Ils partirent de la montagne de Hor par le chemin de la mer Rouge, pour tourner le pays d’Edom. Le peuple perdit patience dans ce chemin, et il parla contre Dieu et contre Moïse:
«Pourquoi nous avez-vous fait monter d’Egypte, pour que nous mourions dans le désert? Il n’y a point de pain, il n’y a point d’eau, et notre âme a pris en dégoût cette misérable nourriture.»
Alors Yahweh envoya contre le peuple les serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël.
Le peuple vint à Moïse et dit: «Nous avons péché, car nous avons parlé contre Yahweh et contre toi. Prie Yahweh, afin qu’il éloigne de nous ces serpents.» Moïse pria pour le peuple.
Et Yahweh dit à Moïse: «Fais-toi un serpent brûlant et place-le sur un poteau; quiconque aura été mordu et le regardera, conservera la vie.»
Moïse fit un serpent d’airain et le plaça sur un poteau, et, si quelqu’un était mordu par un serpent, il regardait le serpent d’airain, et il vivait. (Nombre 21, 4-9)

On pourrait donc dire que par le regard s’amorce déjà la verticalisation du rampant en eux. Si le repli sur soi-même engendre inévitablement une victimisation qui distille son poison mortel,  le regard qui s’ouvre à la dimension verticale a force de guérison.

Il faut maintenant que le Fils de l’homme lui-même soit élevé, que celui qui a pris corps dans le corps de l’humain, élève ce corps, lui redonne sa verticalisation perdue, et accomplisse ainsi la rédemption commencée, non seulement avec le serpent d’airain, mais aussi avec la Loi qui est un appel à obéir à la dimension verticale de l’homme.
En effet, Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle.

L’homme peut-il retrouver la vie éternelle autrement que par cette croix qui réunit vertical et horizontal?

Car Dieu n’a pas envoyé le Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.

Mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

Est jugé celui qui ne croit pas à sa dimension verticale… à la transcendance de l’Amour Vivant…

Or, voici quel est le jugement: c’est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

Car quiconque fait le mal, hait la lumière, de peur que ses œuvres ne soient blâmées.

Mais celui qui accomplit la vérité vient à la lumière, de sorte que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu. »

Viens œuvrer au travers de nous

(Lire l’extrait Je le relèverai en trois jours auquel ce commentaire réfère)   

Ces versets me font tomber en prière…

Jésus, je t’en prie, viens aussi dans les petits temples de nos corps, pour y chasser tout ce qui les encombre et tout ce qui veut y faire commerce, pour les délivrer de tout ce qui veut prendre la place de Ton Amour… car toi seul le peut!

Jésus, je t’en prie, que nos petits temples intérieurs soient assez ouverts et libérés pour que tu viennes y demeurer, toi l’Amour Vivant, et que tu les relèves lors de leur destruction… car toi seul le peut!

Qu’en toi – qui par Ta Résurrection es ce temple relevé ne pouvant plus être détruit – nous puissions demeurer, toi en nous et nous en toi, réunis avec le Père… dans la communion du Saint Esprit!

Qu’en toi, Temple Vivant, et par toi, Verbe Incarné, nous puissions renoncer à nous-mêmes et obéir à tout ce que tu nous diras de faire, comme demandé aux serviteurs des Noces de Cana… Remplir, Puiser et Porter… mais aussi Aimer, Veiller, Prier…

Jésus, je t’en prie, viens œuvrer au travers de nous… car nous ne pouvons rien sans toi! Je crois… mais viens au secours de mon manque de foi!

Jésus, Christ, Fils de Dieu, Seigneur, aies pitié de nous pécheur!

Ils n’ont plus de vin

(Lire l’extrait Faites tout ce qu’il vous dira auquel ce commentaire réfère)  

« Ils n’ont plus de vin »… Comme c’était des noces, je me dis que c’est aussi, simultanément, « Ils n’ont plus d’amour », de cet amour qui est la joie des nouveaux mariés. Et comme le vin finit par être bu jusqu’à la dernière goutte, l’amour humain aussi s’épuise… à moins d’être ouvert à l’Amour du Fils, Amour Inconditionnel, sans fin ni contraire.

« Ils n’ont plus de vin »… C’est cette intercession de Marie qui veille à ce que nous ne restions pas sans ce vin de l’amour fou, mais c’est aussi le fait qu’elle ne peut intercéder pour que nous recevions le « vin » de son fils tant et aussi longtemps que nous sommes remplis de vin naturel, d’amour humain, de joies éphémères… car alors nous n’avons pas d’ouverture pour ce vin de la transfiguration, ni même le goût… et nous ne prenons pas le risque de quitter ce qu’il nous reste de joie naturelle pour une Joie inconnue, pour un Vin dont on ne peut apprécier la qualité incomparable sans le goûter.

Ce qui me plaît ici c’est que l’Amour de Jésus est – comme tous ses miracles – incarné, tangible, concret. Son Amour vient nous transfigurer jusqu’au cœur de la matière elle-même. Ce n’est pas seulement une sagesse philosophique, ni un concept intellectuel excitant… ni même une expérience mystique enlevante, non… c’est tout simplement une transfiguration de l’eau en vin, mais en un vin divin que l’on peut goûter, boire et en être comblé. De la même façon, il peut transfigurer nos manques en une plénitude inconcevable pour l’esprit humain… et pourtant tellement simplement qu’en apparence rien n’a changé… même quand tout a changé.

Ce qui me plait beaucoup aussi, c’est la force d’intercession de Marie, c’est-à-dire sa confiance inébranlable en la réponse de son fils à sa prière, et que malgré le fait qu’il lui rappelle que son heure n’est pas encore venue, elle va de l’avant en disant aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira. »
Pour moi, c’est un peu comme si, malgré le fait que nos cœurs ne sont pas toujours  prêts à recevoir L’Amour de Jésus, Marie intercède pour que nous le recevions tout de même… même si nous sommes incapables de le demander parce que nous ne Le connaissons pas encore.

On voit ici le pouvoir de Jésus… mais aussi celui de Marie, et pourtant sans les serviteurs obéissant à l’ordre de Marie : « Faites tout ce qu’il vous dira »,  et obéissant donc aussi à l’ordre de Jésus de remplir d’eau les urnes, de puiser et d’en porter au maître du festin, est-ce que le miracle aurait été accompli?

Je ne doute pas ici du pouvoir absolu de Jésus, Christ et Seigneur, mais je crois qu’il nous veut participant à Son Œuvre parce que nous sommes appelés à être aussi participant à Son Corps, et donc à Son Amour et à Sa Vie… à part entière.

« Que cherchez-vous? »

(Lire l’extrait Venez et vous verrez auquel ce commentaire réfère)  

De ce passage, voilà ce que je retiens et comprends :

Cette fois-ci, Jean ne témoigne plus seulement pour le monde en général, mais il témoigne de L’Agneau de Dieu devant ses propres disciples; il Le désigne pour chacun de nous, non pour nous commander,  ou même nous inviter à suivre Jésus, mais pour nous donner la liberté de Le reconnaître  nous-mêmes, de cette reconnaissance qui transforme une vie. Pour nous tous, Jean est transition, passation entre l’ancien et le nouveau testament, entre le monde des prophètes et celui du Messie, entre le monde de la Loi et le monde de l’Amour Incarné, entre le monde du Père invisible, innommable, et celui du Fils… Fils de Dieu mais aussi Fils de l’Homme.

À tous ceux qui essaient de Le suivre, Jésus demande : « Que cherchez-vous? », et à ceux qui Le cherchent en vérité, Il invite à sa suite : « Venez et vous verrez. » Car nul ne peut Le voir véritablement – comme Il est, là où Il « demeure » – sans Le suivre.

Ceux qui L’ont alors vraiment « trouvé » –  lui le Messie, le Christ – ne peuvent faire autrement que de vouloir transmettre leur joie à d’autres et de les inviter à Le rencontrer aussi… comme André avec son frère Simon, ou Philippe avec Nathanaël.

Et à tous ceux-là qui vont à sa rencontre, Jésus se révèle en particulier… révélant chacun à son unicité et à son charisme.

Agneau de Dieu

(Lire l’extrait Voici l’agneau de Dieu auquel le texte réfère)  

Agneau de Dieu… C’est celui qui donne sa vie pour nous donner Sa Vie… car nous étions morts, morts par ce péché qui en nous séparant de Dieu nous sépare aussi de cette Vie qui nous vient de Lui seul!

À cause de ce péché de mort, Jean nous est envoyé pour nous baptiser de cette eau qui lave ce que nous mettons entre Dieu et nous, nous préparant à la venue de Celui qui baptise de ce feu qui libère du péché originel, baptême de sang… sang de l’Agneau librement offert par amour.

Jésus est de toute éternité en Dieu, mais dans ce monde Il vient après Jean, après que Jean ait ouvert le chemin; alors Il passe devant – puisqu’avant il était – car c’est Celui-là qui souffle l’Esprit de Vie, de cet Esprit qui RESTE sur lui… alors qu’en chacun de nous Il ne fait que se poser par moments pour repartir l’instant d’après, Souffle dont on ne sait d’où Il vient ni où Il va…

En entrant librement dans notre mort, Jésus nous donne la possibilité d’entrer librement  dans Sa Vie.

En Jean, Dieu fait Grâce…

Lire l’extrait d’Évangile selon St-Jean « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert » auquel le texte suivant réfère.

En Jean, Dieu fait Grâce… en Marie, lorsque lui-même (Jean) est encore à l’intérieur des eaux matricielles de sa mère Élisabeth.

Lors de la visitation de Marie à sa cousine Élisabeth enceinte de Jean, ce dernier est à la fois comblé de la Grâce de Marie et éveillé de la présence de Jésus en Marie. Dès cet instant, Jean devient le témoin de Jésus; Il prépare le chemin pour que Jésus puisse trouver une ouverture sur la terre, dans les cœurs; il témoigne de Celui qui Est; il Le reconnaît et Le fait connaître.
Pourtant il est dit un peu plus loin qu’il ne Le connaissait pas, et effectivement il ne Le connaissait pas selon le monde, selon une connaissance extérieure… mais il Le connaît par l’intérieur, de l’intérieur de cette matrice où il l’a rencontré.

En Jean, Dieu fait grâce à tous et chacun… en Marie, dans les eaux du baptême.

Comme Jean, dans les eaux matricielles, reçoit véritablement Vie de la présence de Jésus incarné en Marie, il (Jean) baptise dans les eaux du Jourdain afin que tous s’ouvrent à Celui qui baptise dans l’Esprit Saint, de cet Esprit qui donne Vie à la vie, Vie sans ombres ni contraire, Vie qui fait enfant de Dieu.

Jourdain, en son sens étymologique, voudrait dire « descendre »… comme les eaux matricielles qui sont les eaux de la descente, de l’incarnation, de la naissance. À Nicodème, qui vient Le voir dans la nuit (de l’intérieur?), Jésus dit :
« En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu… » (Jn 3,5)
Cela se passait à Béthanie, dont la racine « Beth », espace intérieur, maison, évoque aussi la matrice qui donne naissance… ou renaissance.

Au commencement était le Verbe

Lire l’extrait d’Évangile selon St-Jean « Au commencement était le Verbe…» auquel le texte suivant réfère.

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.

Le Verbe de Dieu, Son Agir, est au cœur de toute création, de tout mouvement, de toute manifestation de Son Amour. Il est à la fois en Dieu (certaines traductions disent « auprès de Dieu » ou « avec Dieu ») – et bien que non séparé de Dieu, il n’est pas confondu en Dieu, sinon Dieu ne serait pas Amour (puisque l’Amour ne pourrait pas circuler entre Dieu et Son Verbe si Dieu et Son Verbe étaient confondus l’un à l’autre) – et à la fois, il est Dieu. Le Verbe est Dieu, et pourtant, tout en étant véritablement Dieu, il n’est pas confondu à lui… Mystère et merveille du Dieu Trinité en Un.

Il était au commencement en Dieu.

Au commencement il est en (auprès ou avec) Dieu, cela dès son origine; c’est-à-dire qu’il n’est pas venu quelque part dans un après, dans un temps…

Il fait partie de Dieu de toute éternité et ne peut pas en être séparé, cela malgré sa manifestation… son incarnation dans le temps et dans l’espace.

Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe.

Le Verbe de Dieu, Sa Parole, est vraiment au cœur de toute action, création, manifestation; il est l’Agir de l’action, le Créateur de la création…

En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,

En lui était la vie; le Verbe – de par sa nature même – ne peut que la contenir puisque la vie est mouvement, circulation, manifestation… et lumière des hommes. En le Verbe est la révélation; en lui est cette vie lumière qui se révèle à l’homme et qui, par le fait même, révèle l’homme à lui-même. Conscience de sa conscience. Intelligence de son cœur. Sa lumière (en dissipant l’ombre) révèle ce qu’Il est – Amour – qui unit et réunit sans confondre.

Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.

Sa lumière ne peut être saisie par les ténèbres, et ce dans les deux sens du terme, d’une part parce que les ténèbres ne peuvent comprendre la lumière (car si les ténèbres s’ouvrent à la lumière, elles ne sont plus ténèbres), et d’autre part parce que les ténèbres (n’étant pas) n’ont pas force de saisie ou d’arrêt sur ce qui Est, comme un gouffre sans fond n’a pas force de retenue sur la pierre qui y tombe, n’a pas prise sur ce qui le traverse.

Il y eut un homme, envoyé de Dieu ; son nom était Jean.

Jean, en son sens étymologique, c’est « Dieu fait grâce ». En Jean, Dieu envoie Sa Miséricorde qui lave de ce qui nous coupe de à Sa grâce…

Celui-ci vint en témoignage, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui :

Jean vient témoigner de Celui qui Est, de l’Amour Incarné, l’Amour fait Personne, afin que tous puissent le reconnaître et se reconnaître de Lui.

Non que celui-ci fût la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière.

Jean n’est pas lui-même la Lumière Incarnée… mais il lui ouvre le chemin, il l’annonce et il le désigne, il se met en retrait même… pour la mettre de l’avant, lui rendre témoignage, la rendre visible.

La lumière, la vraie, celle qui éclaire tout homme, venait dans le monde.

Le Verbe, Lumière vraie, en s’incarnant dans le monde, éclaire tout homme par l’intérieur.

Il (le Verbe) était dans le monde, et le monde par lui a été fait, et le monde ne l’a pas connu.

Mais la partie « monde » de l’homme, sa partie extérieure, périphérique, superficielle, ne veut pas reconnaître cette lumière qui éclaire de l’intérieur.

Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

En l’homme, plus la partie vendue au monde du temps est grosse, et plus la fermeture à la Lumière vraie est dominante.

Mais quant à tous ceux qui l’ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom,

Mais à la toute petite partie restante, celle qui est souvent rejetée, vulnérable, brisée, tant dans l’homme que dans l’humanité, il est donné de recevoir en elle le Verbe, le reconnaître et croire en son nom, et ainsi basculer…

Qui non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu sont nés.

L’être humain se retourne de ce Oui Marial (oui dans l’obéissance inconditionnelle en Dieu, dans la foi et l’humilité) qui enfante enfant de Dieu… enfant du Père… .

Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, (et nous avons vu sa gloire, gloire comme celle qu’un fils unique tient de son Père) tout plein de grâce et de vérité.

Le Verbe qui s’Incarne, c’est Son Enfant donné au monde en Son Amour, et Sa Gloire –grâce et vérité – qu’il tient de Son Père… glorifie et révèle le Père.

Jean lui rend témoignage, et s’écrie en ces termes : « Voici celui dont je disais : Celui qui vient après moi, est passé devant moi, parce qu’il était avant moi. »

Jean qui baptise, lave cela qui empêche de reconnaitre la Lumière Incarnée… et pour lui rendre témoignage, il enlève tout ce qui se met dans le chemin :

« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Aplanissez le chemin du Seigneur, comme l’a dit le prophète Isaïe. » (Jn 1, 23)

Il se fait lui-même tout petit pour redonner l’espace au Verbe Incarné, Lui qui était là avant… de toute éternité.

Et c’est de sa plénitude, que nous avons tous reçu, et grâce sur grâce ;

Tous sans exception, de par son incarnation, nous bénéficions de sa plénitude et de sa grâce… puisqu’Il s’incarne dans notre chair.

Parce que la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.

Grâce et vérité ne peuvent venir que de ce Verbe de Dieu Incarné en chacun de nous.

Dieu, personne ne le vit jamais : le Fils unique, qui est dans le sein du Père c’est lui qui l’a fait connaître.

Lui seul, le Fils unique – jamais séparé du Père – nous rassemble, non séparés et non confondus, en un seul corps en Son Corps, et nous fait enfants capables de connaître Dieu le Père… Capax Dei!

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